• Photo by frixin (DeviantArt)





    Tu survivras
    à la déchéance du rire,
    à tes efforts simulacrés
    plus provisoires que toi-même.

    Tu survivras
    au-delà des lueurs
    les plus imperceptibles,
    refoulant cette raison
    au ventre de ta fièvre,
    comme un fœtus blotti au creux de sa clarté
    semant quelques particules pensées
    à l'extase de l'émoi.


     




  • Oraison du soir - Poèmes choisis - Fabrice Luchini






    Oraison du soir


    Je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier,
    Empoignant une chope à fortes cannelures,
    L'hypogastre et le col cambrés, une Gambier
    Aux dents, sous l'air gonflé d'impalpables voilures.

    Tels que les excréments chauds d'un vieux colombier,
    Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
    Puis par instants mon coeur triste est comme un aubier
    Qu'ensanglante l'or jeune et sombre des coulures.

    Puis, quand j'ai ravalé mes rêves avec soin,
    Je me tourne, ayant bu trente ou quarante chopes,
    Et me recueille, pour lâcher l'âcre besoin :

    Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
    Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin,
    Avec l'assentiment des grands héliotropes.






  • Les Feuilles mortes par Yves Montand









  • paroles: Eddy Marnay
    musique: Michel Legrand

    Comme une pierre que l'on jette dans l'eau vive d'un ruisseau
    Et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l'eau
    Comme un manège de lune avec ses chevaux d'étoiles
    Comme un anneau de Saturne, un ballon de carnaval,
    Comme le chemin de ronde que font sans cesse les heures
    Le voyage autour du monde d'un tournesol dans sa fleur
    Tu fais tourner de ton nom tous les moulins de mon coeur

    Comme un écheveau de laine entre les mains d'un enfant
    Ou les mots d'une rengaine pris dans les harpes du vent
    Comme un tourbillon de neige, comme un vol de goélands,
    Sur des forêts de Norvège, sur des moutons d'océan,
    Comme le chemin de ronde que font sans cesse les heures
    Le voyage autour du monde d'un tournesol dans sa fleur
    Tu fais tourner de ton nom tous les moulins de mon coeur

    Ce jour-là près de la source Dieu sait ce que tu m'as dit
    Mais l'été finit sa course, l'oiseau tomba de son nid
    Et voilà que sur le sable nos pas s'effacent déjà
    Et je suis seul à la table qui résonne sous mes doigts
    Comme un tambourin qui pleure sous les gouttes de la pluie
    Comme les chansons qui meurent aussitôt qu'on les oublie
    Et les feuilles de l'automne rencontrent des ciels moins bleus
    Et ton absence leur donne la couleur de tes cheveux

    Comme une pierre que l'on jette dans l'eau vive d'un ruisseau
    Et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l'eau
    Aux vents des quatre saisons, tu fais tourner de ton nom
    Tous les moulins de mon coeur


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    Une mare d'eau tranquille - Monsieur de Saint Merry





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