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    Les mots, peut être bien les Mots....

    Car même nos amours sont vaines.
    Il me suffirait de pousser la porte ;
    d'entrer et dire : "Bonjour, me voilà!!!"

    Il me suffirait ...
    Et les choses mortes, par ton seul sourire renaîtraient déjà.
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  • Lorsque tu fermeras mes yeux....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    Lorsque tu fermeras mes yeux a la lumière,
    Baise-les longuement, car ils t'auront donné
    Tout ce qui peut tenir d'amour passionné
    Dans le dernier regard de leur ferveur dernière.

    Sous l'immobile éclat du funèbre flambeau,
    Penche vers leur adieu ton triste et beau visage
    Pour que s'imprime et dure en eux la seule image
    Qu'ils garderont dans le tombeau.

    Et que je sente, avant que le cercueil ne se cloue,
    Sur le lit pur et blanc se rejoindre nos mains,
    Et que près de mon front, sur les pales coussins,
    Une suprême fois se repose ta joue.

    Et qu'après je m'en aille au loin avec mon coeur
    Qui te conservera une flamme si forte
    Que même à travers la terre compacte et morte
    Les autres morts en sentiront l'ardeur.


    Émile Verhaeren




     


  • Ses dernières paroles

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Photo by Christine Meadows
     




    Garde ton ciel, garde ta Lumière, ma Douce !
    Garde-la ! nourris-la !

    Qu'issue de notre amour elle soit maintenant tienne, grandisse et te remplisse !

    Car sais-tu bien, les soleils meurent et les Cieux s'assombrissent !

    Viennent les Ténèbres alors. Et ce n'est qu'en Toi seule que tu trouveras la Clarté si tu as su la préserver.
    Et donc, si tu le peux, sois Lumière et rayonne !

    Sois phare !

    Sois lampe !

    Non sourde et occultée.
    Mais claire et généreuse.
    Chaque jour engendrée par sa propre Lumière dissipant la Nuit.
    Ta nuit.
    Et celle des Autres.

    Car ta Nuit et la lueur et la lueur est ta Nuit.
    Et donc que ton éclat soit la source abreuvante où s'étanchent les Soifs,
    où puise la Vie,
    où se puise l'Amour.

    Car la Lumière est la Vie et la Vie est Amour.

    Et donc rayonne et aime et sois Aimée
    jusqu'au grand éteignement
    puisque aussi bien la Nuit a son heure de victoire dans l'équité des choses recommencées sans fin.

    Ce que je te dis là est truisme,
    évidence, pour ceux dont les paupières sont déjà décillées,
    pour ceux qui ont perdu les écailles de leurs yeux.

    Il me semble, vois-tu que j'ai perdu les miennes ce soir, et pas avant.

    j'ai vécu toute ma vie comme le Narcisse de la fable,
    me mirant à tous les miroirs,
    n'y trouvant que ma seule image.

    Pure illusion, d'ailleurs : il n'est pas de miroirs extérieurs à nous-mêmes comme il n'est pas d'images qui ne soient projections de nos propres phantasmes.

    Et c'est pourquoi, vois-tu, je n'ai su que me rencontrer ;
    pourquoi, vois-tu, j'ai mal aimé ;
    pourquoi je suis resté petit et n'ai pas su me dépasser - prisonnier dans mes murs de verre imaginaires.

    Mon mal a eut ceci de Bien qu'il m'a enfin permis de nier les cloisons : maintenant je sais vivre, maintenant je veux Vivre.

    et je ne vivrai pas.

    Car t'aimant maintenant comme je t'aime,
    je ne voudrais à aucun prix te charger du fardeau de mon corps diminué,
    de mes sens amputés,
    de mon être atrophié.



    j'ai trop d'amour pour toi. Trop d'amour pour moi.

    A travers la vitre abolie, ou Monsieur de Saint Merry naguère souriait,
    se devine au lointain ma Lumière qui s'élance.

    Trop tard.

    Je ne verrai pas l'

    AUBE


    Monsieur de Saint Merry




  •  Espoir

     

     

     

     

     

     

     



    Sur sa tombe, on peut lire :


    Il ne sera pas dit qu'au jour
    où je mourrai
    les étoiles tomberont
    et les planètes aussi
    Il ne sera pas dit
    que les cieux blanchiront
    que l'univers entier
    gémira sur ma tombe
    Mais peut-être y aura t-il
    Quelqu'un pour me pleurer.


    Monsieur de Saint Merry



  • un seul regard....un seul visage

     

     

     

     

     

     







    Tu me regardes, tu me souris
    Je te regardes et te souris.
    Et tes yeux comme les miens se penchent sur le poème
    et le lisent
    et s'embuent.

    Et nous nous regardons encore.

    Es-tu moi ou suis-je toi ?
    Qui de nous deux est l'Autre ?
    Quel lien nous unissait et quel lien nous unit ?

    Je te regarde et me souris.
    Tu me regarde et te souris.

    Est-il un ou deux visages ?
    Est-il un ou deux coeurs ?

    Qui saura, qui le dira ?
    Réalité des glaces, réalités des vitres !
    Où la Réalité si j'étais le Voyant !

    Il n'est qu'un seul visage et c'est le tien.
    A prèsent, je le sais, à présent je le vois.
    Comme je sais à présent que tu fus moi , comme je suis toi.

    Hors du temps des saisons.
    Hors du temps des horloges
    consubstanciellement toi, consubstanciellement moi

    Esprits et chairs mêlés.


    Monsieur de Saint Merry